Un nouvel emblème pour Aarau
Le projet du Pont Neuf
La circulation passe sur le nouveau pont à chaînes, les piétons le traversent également - le nouvel ouvrage intitulé "Pont Neuf" enjambe l'Aar et relie la vieille ville d'Aarau au quartier de Scheibenschachen, d'où l'on peut rejoindre des communes voisines comme Erlinsbach et Küttigen par des routes principales. Après deux ans de travaux, le nouveau pont sur l'Aar a été ouvert à la circulation sur une voie en septembre, et la deuxième voie a également été ouverte à la circulation fin octobre.
L'original de cet article de Petra Stocker a été publié sur le blog de la Société Suisse des Entrepreneurs.
Le pont est ouvert, mais le projet de construction n'est pas encore terminé. D'ici l'été 2023, le chef de chantier Dominik Sieber et l'équipe de l'ARGE Kettenbrücke (Implenia, Rothpletz, Lienhard + Cie AG, Meier + Jäggi AG) démonteront le pont auxiliaire qu'ils ont érigé en 2019. Ils y construiront en outre d'autres murs de soutènement le long de l'Aar et se consacreront enfin aux travaux d'environnement. Une piste cyclable sous le pont le long de l'Aar devrait également suivre. "Il y a encore beaucoup à faire", déclare Dominik Sieber.
Le pont en chiffres :
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Le pont auxiliaire a permis de dévier le trafic pendant que l'équipe ARGE démontait le pont existant, construit en 1949. "Le pont présentait des signes de vieillesse", explique Dominik Sieber pour justifier la nouvelle construction. Le conducteur de travaux est responsable de la construction en béton et adjoint au chef de chantier. "Je fais souvent l'opérationnel à l'extérieur, je coordonne aussi les sous-traitants et en partie aussi les travaux hydrauliques", décrit-il son activité.
"La culture plutôt décontractée du chantier me plaît".
Dominik Sieber
Sieber est arrivé à son métier actuel par des chemins détournés. Après sa maturité et ses études d'ingénieur civil à l'EPF, il a travaillé pendant cinq ans dans un bureau d'études. Puis il est passé au chantier. "La culture plutôt "décontractée" du chantier me plaît", explique Sieber. Dans le bureau d'ingénieurs, il avait surtout affaire à des universitaires ; sur le chantier, en revanche, on rencontre toute la société, de l'ouvrier au maître d'ouvrage. C'était également le cas pour le projet "Pont Neuf". Aux heures de pointe, 20 personnes de l'ARGE étaient présentes sur le chantier, dont de nombreux maçons et coffreurs, contremaîtres et constructeurs de routes. S'y ajoutent divers sous-traitants.
Le nom du pont s'inspire de son célèbre modèle parisien. Il y a également des similitudes sur le plan visuel. "Celui-ci est plus moderne et plus arrondi, mais il s'agit tout de même d'un ouvrage massif", explique Dominik Sieber. Le nouveau pont devrait durer 100 ans. Certaines pièces devront certainement être remplacées d'ici là. "Mais aujourd'hui, on construit les ponts en anticipant. De manière à ce que l'on puisse facilement accéder aux endroits concernés et remplacer les "pièces d'usure"".
Un pont avec de la peinture
Le pont des chaînes a son propre "look" et attire l'attention : Rien n'est vertical sur le pont, tout est rond ou incliné. Le béton apparent a été teinté en usine dans un agréable ton jaune-brun-gris et doté d'une structure en planches, ce qui donne à la surface un aspect de bois rustique. Cet effet a été obtenu grâce à un type de coffrage particulier. "Cela a demandé beaucoup de travail", explique Dominik Sieber. Le processus de bétonnage du béton coloré était certes standard, mais un défi plus important consistait à colorer un mortier cosmétique destiné à fermer les points d'attache de manière à ce qu'il ait la même couleur que le béton.
Bien que le pont enjambe l'Aar, les ouvriers se sont parfois un peu mouillés. Dominik Sieber explique le processus de construction : "Pour déconstruire les anciens piliers du pont et en construire de nouveaux, on utilise des caissons de palplanches en profilés d'acier - ils sont comme une baignoire inversée". L'eau a été pompée, ce qui a permis aux ouvriers de travailler au sec. "Mais aux heures de pointe, nous devions pomper jusqu'à 40 000 litres par minute", se souvient le chef de chantier.
Chantier avec public
Dominik Sieber est satisfait du résultat. "Elle est vraiment devenue belle", dit-il. Le chantier se trouve en plein milieu de la ville et est donc sous l'observation directe du public. Pendant la phase de construction, le pont auxiliaire était le balcon idéal pour les visiteurs du chantier", explique Dominik Sieber. "Pendant la période de Corona, c'était un point de vue très apprécié des promeneurs".
"Pendant la période de Corona, le pont auxiliaire était le balcon idéal pour les visiteurs du chantier et un point de vue apprécié des promeneurs".
Dominik Sieber
La population semble également satisfaite de la construction. "La grande majorité des retours sont très positifs". Dominik Sieber est certain que le pont auxiliaire a contribué à l'acceptation du nouveau chantier du pont : "Grâce à lui, il n'y a pas eu de chaos dans la circulation".
Le chef de chantier a d'abord traversé le pont à vélo. Un moment particulier. Puis, lorsque le public a pu emprunter le pont pour la première fois, il a observé les réactions des gens. "J'ai souvent vu de la joie sur leurs visages", dit-il. Certains ont même sorti leur téléphone portable pour filmer le trajet.
Un pont qui relie
Un pont est toujours un lien entre deux lieux et est donc très précieux pour le public. Il en est fier, dit Dominik Sieber. Il sait que ce pont lui survivra, un ouvrage qui restera - et marquera la région, bien au-delà des frontières de la ville.