Comment avez-vous optimisé Topgolf pour l'Europe ?

Quels problèmes la planification et la construction du site Topgolf ont-ils posé à l’équipe d’Implenia ?

Le bâtiment ne correspond à aucune norme. Il ne s’agit pas d’un bâtiment administratif ou de bureaux classique, mais d’un ouvrage spécial – équipé par exemple d’une clôture de 52 mètres de haut, chose encore jamais construite en Europe. Cela a également suscité beaucoup de questions auprès des autorités et des organes politiques, qu’on ne se pose absolument pas pour des projets de construction conventionnels – que ce soit au niveau de l’audition d’un plan B, de la protection animale, environnementale ou encore de l’accessibilité en transports.

Pourquoi le sous-sol était-il déjà un défi ?

Le parcours de Topgolf à Oberhausen est construit sur une ancienne aciérie dont toutes les constructions ont été conservées à 30 centimètres sous le gazon, avec des galeries souterraines, des tunnels, des fondations, des installations d'évacuation des eaux usées, etc. Nous avons étudié de près ce terrain, plus grand que cinq terrains de football, et sommes arrivés à la conclusion de surélever et de remblayer le terrain avec plus de 90 000 tonnes de matériaux, afin de ne pas devoir intervenir dans le sous-sol. Et pour avoir le moins de points de contact possible avec cette histoire industrielle souterraine vieille de 200 ans. C'était une sage décision pour des raisons de coûts et pour garantir le bon déroulement des travaux. En effet, si l'on devait tout de même s'enfoncer dans le sous-sol, par exemple pour un puits de pompage ou une conduite souterraine, on se heurtait, comme prévu, à des résistances et des impondérables.

Pourquoi n'avez-vous pas reproduit le concept Topgolf des États-Unis à l'identique ?

Il était plus judicieux, du fait des coûts d’exploitation et d’acquisition, d’adapter le concept aux spécificités européennes. Nous avons ainsi optimisé le site sur le plan technique par rapport aux processus d’exploitation, en l’adaptant aux conditions d’achat européennes. Exemple : aux États-Unis, l’utilisation et le recours à l’acier sont très répandus et bien plus économiques à mettre en œuvre qu’en Europe. Construire le site allemand en acier n’avait donc aucun sens. Au lieu de cela, nous avons planifié et construit avec des éléments préfabriqués modulaires, également en vue de la réalisation d'autres installations Topgolf en Europe continentale.

Comment avez-vous pu vous passer d'un système d'arrosage ?

Les États-Unis ont des normes incendie très différentes des nôtres. À Oberhausen, contrairement au modèle américain, nous n’avons pas installé de sprinkleurs, inutiles grâce au changement de matériau et à l’utilisation de béton armé. Le client réduit ainsi non seulement les coûts de premier investissement, mais aussi les coûts de maintenance et d’entretien sur l’ensemble du cycle de vie de son bien immobilier.

Pourquoi Topgolf a-t-il besoin de moins de personnel en Europe ?

Aux États-Unis, nous avons remarqué que l'exploitation de l'installation nécessitait un personnel important. Nous avons cherché des solutions pour réduire les coûts de personnel pour l'exploitation courante. Par exemple, la cuisine, qui s'étend sur deux étages aux États-Unis, a été installée sur un seul étage afin d'optimiser les trajets d'exploitation et les processus de production et, au final, de pouvoir réduire globalement les surfaces nécessaires à l'équipement technique du bâtiment.

Quelles sont les nouvelles solutions techniques ?

En outre, sur le site allemand, les champs cibles ont ainsi été conçus de sorte que les balles roulent automatiquement grâce à l’inclinaison de la surface et soient de nouveau acheminées de façon économique vers la zone de swing. Aux États-Unis, les balles sont ramassées par des employés – une solution inenvisageable en Allemagne en raison des frais de personnel.

Quels problèmes la planification et la construction ont-ils posé à l’équipe d’Implenia ?

Rien que la situation de départ était déjà particulière : nous nous sommes envolés pour Chicago et sommes revenus avec la commande de reproduire à Oberhausen le site que nous avions vu. En raison des nombreuses particularités techniques du bâtiment, le contact avec les autorités a été particulièrement intense, mais toujours très ouvert, communicatif et fructueux.

Quels ont été les facteurs du succès de la collaboration avec le maître d’ouvrage ?

Nous avons assumé dès le début une fonction de conseil intensif. Nous avons rapidement convenu avec David Speiser et son équipe de Greenreb de ne pas reproduire le site à l’identique, mais de l’adapter, pour les raisons évoquées, aux spécificités locales. Comme nous étions déjà impliqués dans une phase très précoce du projet, nous avons pu éclaircir de très nombreux aspects avec le maître d’ouvrage et lui montrer les différentes options.